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Discours/Cérémonie


Discours de l'un des commissaires du roi - E16610124(02)

Nature Discours de l'un des commissaires du roi
Code du discours/geste E16610124(02)
CODE de la session 16610124
Date 24/01/1661
Cote de la source C 7125
Folio 118v-119v
Espace occupé 2,6

Locuteur

Titre Monseigneur le prince de Conti
Nom Bourbon, de
Prénom Armand
Fonction np


Texte :

Et ensuitte Mond. seigneur le prince de Conty a dit :
C'est pour la troisiesme fois que le commandement du Roy m'oblige de venir en ceste illustre assamblée pour y donner le commancemmant et la forme a ses sceances, mais quoyque l'ordre de mon souverain, la dignité de ceste compagnie et les anciennes liaisons de ma maison m'engageassent desja très estroittement a prendre part aux interetz de ceste grande province, j'advoue touttefois, Messieurs, que j'y viens aujourdhuy d'une maniere bien differante des autres et qu'il y a beaucoup de disproportion entre l'esprit par lequel on s'acquitte avec rectitude d'une commission passagere et l'alliance pour ainsy dire que contracte un gouverneur avec le pays qui est commis a son administration et les membres dont il est compozé, avec lesquelz il entre dans une communication si intime des biens et des maux qu'on peust dire qu'il est heureux du bonheur de la province et malheureux de ses adversittés, s'il est l'organe du prince pour faire entendre et recepvoir avec respect ses volontés aux peuples, il est aussy l'interprette des peuples pour porter leurs voix jusques aux piedz du trosne de leur souverain, enfin, il appartient a la province par tant de tiltres et par tant de debvoirs que sa vie doibt estre consacrée a establir son repos et sa felicitté. J'oze esperer, Messieurs, que j'auré l'advantage de contribuer a la vostre, puisque la mesme année qui me donne a vous a esté celle qui a donné la paix a la France, dont les fruitz principaux sont l'abondance et la tranquillité, mais comme ceste paix est encore naissante, c'est avec peine que je suis obligé de vous faire juger a vous mesmes que le Roy, qui songe serieusement a parvenir au soulagement de ses peuples, ne le peust que par des moyens dont l'execution demande quelque choze qui semble estre contraire a ceste intention, et qui tient en cela de la nature du remede qui ne produit la guerison que par ce qu'il a de plus fascheux et de plus desagreable. Il est certain, Messieurs, que la guerre a mis les finances du Roy en tel estat que pour en soustenir les effortz il a esté constraint d'anticiper sur ses revenus et d'en aliener beaucoup ou pour payer ses trouppes ou pour maintenir ses alliez, et que dans la conclusion mesme de la paix, Sa Majesté a contracté des angagemens indispansables quy en ont esté les conditions necessaires, et qu'ainsy elle ne peust establir le soulagement des années suivantes que par de[s] despances pressentes. Pour bien voir l'utillité de ceste propozition, ne la considerons pas, Messieurs, par ce qu'elle a de dur en elle mesme, mais estandons nostre veüe dans l'advenir et voyons en nostre particulier quelz biens nous nous en debvons promettre, outre que vos secourz presens mettront Sa Majesté en estat et en liberté de diminuer doresenavant considerablement ses demandes. N'est il pas vrai, Messieurs, que ceste illustre compagnie qui a si utillement servi aux conquestes du Roy pandant la guerre, faisant encore cest effort pour contribuer a la consommation de la paix, aura sa part a la gloire de ce grand ouvrage et qu'après cela, n'ayant plus a craindre ni a prevoir tout ce que les tempz passéz ont heu de fascheux et d'incommode, elle pourra travailler avec plus d'application et de repos a la refformation de touttes les parties de la province. Messieurs les prelatz auront le moien d'advancer le service de Dieu et de la religion avec plus d'authoritté et moins de contradi[c]tion, Messieurs les barons qui sont a la teste de la noblesse de ce pays ne songeront plus qu'a concourir a l'observation des editz du Roy contre les duelz et a desraciner des espritz des gentilshommes de Languedoc ces miserables maximes du faux honneur qui sont presentement absolument bannies de la Cour et qui sont venues se cantonner dans les provinces esloignées, et les magistratz particuliers des villes s'appliqueront avec un soing exact a refformer les abbus qui accablent aujourdhuy la plus grande partie des communautés, enfin chasque personne, soit publique, soit particuliere, goustant en liberté la deslivrance des mizeres, n'aura devant les yeux pour la conduite de sa vie que ces fondemens inesbranlables, la religion vers Dieu et la fidellitté vers le Roy. Je laisse a Monsieur de Bezons a vous expliquer plus particulierement ses intentions et je me contante de vous asseurer de mes services très passionnés.